Dans le mur de l’infini

Publié le par Michel Gorsse

Dans le mur de l’infini

Dans le mur de l’infini

Tant l’infini le tourmente qu’il n’a plus d’ongles à ronger. Ces ribambelles de questions métaphysiques qui jour et nuit le préoccupent lui ont ôté le goût du présent. Il se sent, en vérité, tourner en bourrique, avancer à reculons, camisolé jusqu’aux cheveux. Il se fait l’effet d’un aveugle largué dans un capharnaüm, d’un unijambiste contraint à jouer au football.

Il est même, tare des tares, devenu envieux. Envieux de ceux qui font du vélo en lâchant le guidon, de ceux qui sifflotent le Temps des cerises dans les cerisiers de mai, de ceux qui font du temps qui passe un bouquet d’insouciance, de ceux qui parlent aux chevaux. Voilà ce qu’il aurait voulu, être un philosophe qui parle aux chevaux.

Un cycliste qui sifflote les mains aux poches.
 

 

Illustration : R. Redford (L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux).

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
U
J'en connais, ici bas, qui au coeur de la nuit se réveillent en sursaut, se croyant emportés dans un grand maelström existentiel.<br /> Qu'y faire ? Se tourner vers le ciel, vers la terre ? Ou retourner au pieu ?
Répondre