50 ans après…

Publié le par Alain Surre

50 ans après…
                                50 ans après …
 
Dans l’article précédent, Bernard R. s’interrogeait avec humour sur les péripéties de l’espèce humaine et les solutions fantaisistes que nous promettent certains face aux enjeux écologiques qui se posent à elle. Je me rappelle avoir beaucoup rêvé, tout jeune, à ces mondes lointains qui nous étaient promis grâce aux progrès de la conquête spatiale. Après l’an 2000, on aurait terraformé Mars, le système solaire, notre galaxie et bien d’autres. L’Odyssée de l’espace était lancée et d’ici peu la fiction deviendrait réalité.
Seulement voilà, nous sommes en juillet 2019, dans quelques jours cela fera 50 ans que l’homme a marché sur la lune et depuis … rien à mettre à son actif si ce n’est quelques 2 500 satellites et plus de 2 500 tonnes de métal (sous forme de débris divers) qui tournent au-dessus de notre tête. A priori, l’homo sapiens après avoir bien pollué sa belle résidence s’est contenté de polluer la proche banlieue, plutôt que de partir vers d’autres horizons… qu’il aurait pollués tout pareillement d’ailleurs.
Mais pour revenir à notre sujet, je suis bien d’accord avec Bernard : « si Mars est la prochaine station, tous ne seront pas du voyage ».
Les progrès technologiques nécessaires à une éventuelle colonisation spatiale sont loin d’être suffisants pour concrétiser quelque projet de cette envergure. A l’heure actuelle, la seule présence humaine permanente dans l'espace est celle de la station spatiale internationale, laquelle n’est même pas autonome. Quant au projet d’envoyer quelques individus sur la planète rouge ce ne serait pas avant 2030, et rien n’est bien sûr. On est loin des grands projets de ‘terraformation’ dont on parlait.
Côté distance : il faut 6 mois pour aller sur Mars, 3 ans et demi pour Saturne, 78 000 ans pour la plus proche planète observée hors de notre système (Proxima B). Quant à visiter une autre galaxie : la plus proche (Andromède) étant à plus de 2 millions d'années-lumière, cela parait compromis.  A moins d’un miracle technologique, il semblerait que tous ces mondes lointains restent hélas hors de notre portée.
Côté habitat : aucune planète ou satellite de notre système solaire n’est propice à la vie telle que nous l’entendons. Il faut donc recréer artificiellement les conditions primordiales de vie dans un milieu clos, les maintenir puis les étendre jusqu’à développer un écosystème. Apparemment ce serait possible, mais pour combien de temps, d’individus, combien d’énergie et à quel coût ? Mais surtout, pourquoi faire ?
Si c’est pour prouver que l’homme peut vivre en milieu inhospitalier : a-t-il besoin d’aller sur Mars, alors qu’il a à sa disposition un beau panel de déserts sur sa planète d’origine ? Trop facile peut-être ? Si c’est pour constituer une base destinée à servir de relai dans l’exploration de futures planètes, pourquoi pas, mais pour aller où, au regard des distances évoquées et le peu d’avancée dans le domaine de la propulsion spatiale ? C’est comme si un escargot ‘intelligent’ voulait explorer des centaines de km à la ronde !
Évidemment si c’est dans un pur esprit de conquête, il est plus gratifiant de planter un drapeau sur le sol martien que dans le désert de Gobi. J’en conviens.
Dans tous les cas il y a fort à parier que d’ici à ce que quelques terriens puissent s’établir sur Mars (ce ne sont pas les martiens qui auront envahi la Terre !), les conditions de vie sur notre planète se soient fortement dégradées, à tel point que nous n’aurons plus les ressources nécessaires pour quitter notre berceau. A moins qu’un tel projet ne soit pas plus insensé que celui des premiers hommes à migrer hors du continent africain. Après tout, ceux-là étaient peut-être aussi démunis pour affronter le monde qui les entourait, que nous autres avec les Mondes aujourd’hui observables.
 
Allez savoir …
 
 
 
 

Publié dans Les temps modernes

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