Petitexte…

Petitexte...

La campagne se talque de givre.
Le froid s'invite, griffes d'ours dans la chevelure du matin.

Ailleurs, quelque part, proche,
il enfante des peaux picturales
d'où s'exclut toute soumission,
où se dissout tout "quant-à-soi".
C'est un abandon au mouvement de l'être,
au cri de la pensée,
à la faim du cœur,
à la délicatesse de l'âme.
La solitude y exhale ses fleurs de soufre et de sel.
La rencontre y commet ses vertiges d'azur.

Dans les soies des pinceaux glisse la conscience du jour,
traînée de poudre qu'embrasera l'étincelle du désir.
Le monde apparaît,
la vie s'exclame à haute voix et à chuchotis d'oiseau
et
la beauté brute secoue nos esprits endormis.

Illustration : Monet "La pie"