Requiem pour une jument
Requiem pour une jument
J’ai lancé les chiens sur les vautours. Sans faire de zèle, car ils avaient un peu la trouille, ils se sont acquittés de la tâche. Une bonne trentaine de charognards, à contrecœur, lourdement se sont envolés. Elle gisait ma belle jument, sans yeux déjà, sans langue, l’anus déchiqueté. Je suis resté là un petit moment, dans une grande solitude métaphysique.
Les souvenirs bien sûr. Les moments partagés. Des images de sa beauté. Pêle-mêle, toutes ces choses qui serrent la gorge et le cœur. L’amitié, la confiance, la douceur, ces belles choses. La mémoire des bêtes qui nous ont accompagné. Il n’en manque pas une.
Toutes sont là pour un cortège silencieux.