Les maîtres des mystères…
Chaque année à Perpignan, un certain vendredi que d'aucuns disent « saint », le centre ville est envahi par un effroyable carnaval sanguinolent. Des gens masqués sous des costumes ressemblant en rouge ou en noir à ceux, blancs comme neige du triple K., défilent au son sinistre et lancinant de tambours voilés de crêpe noir. Ils portent des « mystères » (sculptures représentant la passion du christ) et différents accessoires. On nous dit que des « notables », mais aussi des "petites gens" se cachent sous les masques… Que diantre cherchent-ils donc à expier ces bons apôtres ?
On appelle cette manifestation : « Procession de la Sanch ».
Soyons en fier, nous dit M. le Maire. « C'est un patrimoine que tout le monde nous envie…* ». Et pour enfoncer le clou, la municipalité — bien que trop pauvre pour maintenir en vie l'École des Beaux-Arts, les Estivales et d'autres manifestations culturelles — n'a rien trouvé de mieux que d'acheter l'ancien évêché et d'y ouvrir un musée permanent consacré à l'histoire de la « Sanch » ! Les intégristes, traditionalistes, hypocrites bigots, fanatiques assoiffés du divin sang de Jésus s'en pourlèchent les badigoinces : ils peuvent désormais rêver de garden-partys en ce lieu que des langues impies appellent déjà : "l'évêché municipal" !
* L' Indépendant 15 août 2015
